lundi 19 février 2007

"Ce n'est pas un ami que l'ami de tout le monde"

J'ai regardé ce soir l'émission proposée par TF1 "J'ai une question à vous poser" dont l'invitée était Ségolène Royal. Autant vous le dire tout de suite, je n'ai pas été déçu de ma soirée. J'ai cru un moment avoir confondu avec Patrick Sebastien et ses programmes humoristiques mais non.. Pourtant, comme le rappelais Jean-Louis Bianco, directeur de campagne, Ségolène Royal aurait du réussir ce qui était en fait un de ces fameux "débats participatifs". Et pourtant, et pourtant.. Tout ce que l'on aura eu c'est une leçon par une gentille maitresse d'école qui a consolé et essayé d'expliquer à ses élèves le fonctionnement du monde.

  • Résumé
TF1 commença bien gentiment, suivant les injonctions de la candidate: Les premières questions aux moments où le plus de téléspectateurs regardent concernaient toutes son domaine de prédilection: La misère du monde. Le sourd, l'handicapé, l'alcoolique, le déprimé. Ségolène Royal toute dans son élément nous déploya son numéro de mère poule remerciant chacun pour la justesse de sa question et promettant à chacun une solution à son problème. Une parfaite illustration des propos d'Henri Queuille; "La politique ne consiste pas à résoudre le problème mais à résoudre ceux qui le posent."

Afin de se donner bonne conscience, TF1 noye quand même quelques questions sur le financement mais de façon trés astucieuse: Elles sont systématiquement suivies d'une autre question pour noyer le poisson. Tout au long de la soirée cette question du financement sera éludée.

Débauche de bons sentiments encore avec le SMIC que Ségolène Royal nous promet à 1500€, "aussi vite que possible" désormais. L'arrivée providentielle d'une femme de 55 ans qui gagnent 1900€ lui permet de resortir son couplet sur la misère humaine.

Le débat est plat, maman poule console et on se dit qu'on va se faire chier. Que nenni! Coup de tonnerre avec l'arrivée des entrepreneurs et des petits patrons qui laminent complètement la candidate socialiste. Incapable même de répondre, elle se laisse enfoncer par leurs arguments, justes il est vrai, sur le poids de la fiscalité, la non flexibilité du marché du travail, etc. Ca s'excite, mais pas chez Royal. Elle semble dépassée. Ce sont les spectateurs qui s'excitent et se lachent, sentant qu'il n'y a rien ni personne en face pour leur répondre.

L'orateur suivant enfonce le clou, sentant qu'il peut tout se permettre. Question scandaleuse sur François Hollande et son éventuel rôle. Ca sent le caniveau quand l'invité pose la question. Pourtant, pareil, Ségolène Royal se laisse complètement ballader, ne remet pas l'impudent à sa place et noit le poisson, devant la coupable alors que c'est celui qui pose la question qui devrait avoir honte. Imaginez face à Bush ou Poutine.. PPDA lui même n'en peut plus et affiche un sourire narquois aux lèvres, se foutant intérieurement de la candidate. A une nouvelle question gênante, Royal laisse échapper un sourire idiot avec un "gnen" d'incompréhension ou d'autodérision. Le public se lache encore plus, rebondit sur ses réponses, demandant du "concret", des mesures "précises".

Le pire est presque passé pour elle alors heureusement et la fin du débat ne sera apparemment qu'une platitude sur la misère humaine. Presque par compassion, PPDA lui évite les questions qui fâchent, sentant bien que de toute façon c'est cuit. Quand un jeune noir lui reproche de ne pas répondre sur les naturalisations, PPDA s'assure de passer la parole à un autre pour éviter ce sujet sur laquelle la candidate est fluctuante.

Nouvelle phase bistro du commerce où chacun raconte ses malheurs. Pendant quelques secondes, Ségolène Royal ne fait plus attention et se met même comme accoudée au comptoir, coude sur la table, jambes obliques. Elle s'en rend compte heureusement pour elle mais le mal est fait.

Mais c'est un débat participatif et PPDA malgré toute sa bonne volonté n'arrivera pas à faire taire tout le monde. En particulier, un agriculteur critique vertement Royal et la classe politique dont elle est issue directement. Il se fait applaudir par le public sous le regard gêné de Royal. Puis un homme, sympathisant FN probablement, dénonce vertement son absence de vision et de réformes d'envergure avant de conclure sur la nécéssaire fermeture de l'immigration selon lui. Sautant sur l'occasion et essayant de se rattraper aux branches, Royal esquive le début de sa question pour partir sur la richesse de l'immigration, etc.
  • Notes
Fond: 2/5. Elle a fait des propositions. Seuls les malveillants ne lui concèderont pas cela. Leur pertinence, c'est autre chose.. Scolarité obligatoire à 3 ans? Déjà 96% de scolarisation.. L'index des prix de l'Insee? Créé le mois dernier déjà.. Plus d'argent pour la santé, l'éducation, les services publics, les transports, la recherche, les retraités, les jeunes, les entreprises, les actifs? Indéniablement attrape tout puisque elle promet tout à tout le monde. Non, ce serait malveillant. Ségolène Royal a une vision très manichéenne du monde et l'a à nouveau prouvé ce soir. Et les méchants n'auront rien. Ce soir, les méchants étaient les grandes entreprises, la grande distribution et les riches.

Forme: 0/5. Elle l'aurait fait exprès que cela n'aurait pas été pire. Les participants l'ont bien compris, elle n'a aucun répondant, rien. Elle se laisse faire comme le bouchon d'un pêcheur, approuvant tout, disant toujours oui, n'osant rien dire qui ne soit consensuel. Et de façon surprenante, toujours le "je" à la bouche. Jamais de nous, toujours je: Je veux, je veux, je, je, je..
Je m'arrête par condescendance.

Humour: 5/5. C'était involontairement tellement drôle que Royal méritait la note maximum. Laissez là accéder au second tour juste pour rigoler quand elle fera un débat face à un vrai orateur et pas face au français moyen.. S'il vous plait.. C'était si drôle ce soir..

7 commentaires:

Anonyme a dit…

je partage totalement votre point de vue..nous pouvons craindre avec une telle "hauteur de vue politique " de Mme Royal d'aller plus vite à la banqueroute et de porter des bequilles , mais quel pays voisin, européen nous soutiendra?
Mme Royal en super assistante sociale des caisses d'allocations (déjà vides) nous mettra toutes et tous en curatelles et sous sondes d'allocations, on vivra heureux ainsi au sein de Maman ségolene.

quel pitoyable débat ce soir sur TF1...

Anonyme a dit…

S'il ne s'agissait pas d'une élection présidentielle je dirais : on s'est bien marré !
Plus sérieusement, comment PPDA peut il cautionner une telle complaisance ?
Effectivement : vivement le 2ème tour et un vrai débat à l'ancienne.

Anonyme a dit…

Conversation de bistrots, c'est bien le cas et cela me fait penser à Bernard Dimey qui a écris :
Quand on n'a rien à dire et du mal à se taire,
On peut toujours aller gueuler dans un bistrots,
Parler de son voisin qui n'a pas fait la guerre,
Parler de Boumedienne et de Fidel Castro,
Parler parler parler... pour que l'air se déplace,
Pour montrer qu'on sait vivre et qu'on a des façons,
Parler de son ulcère ou bien des saints de glace,
Pour fair' croire aux copains qu'on n'est pas le plus con.

Quand on n'a rien à dire on parle de sa femme
Qui ne vaut pas tripette et qui n'a plus vingt ans,
Qui sait pas cuisiner, qui n'aime que le drame,
Qui découche à tout va, qu'a sûrement des amants.
On parle du Bon Dieu, on parle de la France
Ou du Vittel-cassis qui vaut pas çui d'avant,
On pense rien du tout on dit pas tout c' qu'on pense.
Quand on n'a rien à dire on peut parler longtemps.

Quand on n'a rien à dire on parle du Mexique
De l'Amérique du Nord où tous les gens sont fous,
Du Pape et du tiercé, des anti-alcooliques,
Du cancer des fumeurs et des machines à sous,
Des soldats des curés, d'la musiqu' militaire,
De la soupe à l'oignon, de l'îl' de la Cité.
Quand on n'a rien à dire et du mal à se taire
On arrive au sommet de l'imbécilité

Anonyme a dit…

Charles BREMNER, correspondant pour le journal TIMES donne ce matin sa vision de la prestation de Mme ROYAL à l'émission "J'ai une question à vous poser" hier soir sur TF1 :

Quelques extraits de cet article :

"She made no reference to income tax or the sacrifices that Mr Sarkozy and others are prescribing for the country and there was no discussion at all of foreign policy of France’s role in Europe or the world."
Traduction personnelle (désolé s'il y a quelques erreurs, mais le sens y est !) :
"Elle n'a fait aucune référence à l'impôt sur le revenu ou sur les sacrifices que Mr SARKZY et d'autres prescrivent pour le pays et il n'y a eu aucune discussion du tout sur la politique étrangère, notamment le rôle de la France dans l'Europe ou dans le Monde"

"she sought to avoid a comparison with Britain, which was cited by a 53-year-old skilled worker as a model for solving unemployment"
Traduction personnelle :
"elle a cherché à éviter la comparaison avec la Grande-Bretagne, qui a été cité par un travailleur de 53 ans comme un modèle pour résoudre le problème du chomage"

"Ms Royal’s performance inspired little excitement on internet election sites. She sounds like Saint Theresa, too long and too many miracles" and ” Nathalie, a young Socialist, wrote: No magic. She failed to make me dream"
soit
"La prestation de Mme ROYAL a inspiré peu d'excitation sur les sites relatifs aux élections. Elle a le même discours que Ste Thérèse, elle attend trop de miracles" et "Nathalie, une jeune socialiste écrit : aucune magie, elle ne m'a pas rendu rêveuse"

Anonyme a dit…

http://segoroyal.over-blog.com

Anonyme a dit…

Quel résumé! C'est à mourir de rire!
Rien qu'en voyant la tête de PPDA, on comprenait qu'il était effondré par les propos de "la mère Noël".
Aucune réponse aux questions, son discours et son attitude sonnaient faux!
Vivement un "vrai" débat avec des poids lourds pour que l'on rigole encore un peu plus!

Anonyme a dit…

désolé mais je crois que nous n'avons pas regardé la même émission ségolène s'en est plutôt bien sorti et à ce que je sache tous autant que vous êtes, vous n'êtes pas consultants politique donc votre avis plutôt empreint de partisannat n'a que peu d'importance alors s'il vous plait cessez de faire comme si vous étiez experts en politique je ne demande pas de l'empathie ms je doute vraiment de votre discernement.