"Je me bouche les oreilles, j'éteins la télé, et je vote Ségo"
Quelques morceaux choisis de l'article du monde intitulé "Je me bouche les oreilles, j'éteins la télé, et je vote Ségo" sur les électeurs qui savent qu'elle est la pire des candidates mais voterons pour elle, "par discipline", comme des petits soldats aux ordres de maman Ségolène Royal
"Ségolène Royal, ça n'est pas mon truc. Plus je l'entends parler, moins j'ai
envie de voter pour elle, raconte Rémi L. Il faudrait changer beaucoup de
choses. Mais je me suis fixé une ligne, le clivage existe, je vote à gauche.
J'irai donc les yeux fermés jusqu'à l'isoloir. Et les oreilles bouchées,
accessoirement."
Claire R. , "plutôt écolo", a voté Taubira en 2002, "oui" au référendum de
2005, et choisira Ségolène Royal "en se pinçant le nez". L'encadrement militaire
pour mineurs, le drapeau tricolore à la maison, la "une" de Challenges, le 28
mars, ("Les profits sont nécessaires !") "tout ça" la gêne. "Du coup, je
n'écoute pas beaucoup la campagne". Avec des amis, elle a eu l'idée de lancer
une pétition : "On vote pour toi, mais tais-toi." Elle a renoncé : on aurait pu
y lire une adresse machiste. "Mais que l'on soit clair : ce n'est pas parce que
c'est une femme que ça me réconforte de voter par défaut."Il y a aussi cette militante qui déclare, après la réunion de la candidate à
Nantes, le 26 mars : "Je n'irai plus à un meeting, pour ne pas être tentée de
l'abandonner." Ou Sophie Aslanian, prof de français, membre du Réseau éducation
sans frontières et marraine de sans-papiers, qui éteint sa télé : "Je ne peux
pas supporter quand elle me parle comme une vieille institutrice." Elle aurait
"aimé voter Besancenot", elle mettra un bulletin Royal dans l'urne "en serrant
les fesses, à l'insu de (son) plein gré", en répétant à ses copines : "On vote
pas pour elle, on vote à gauche."
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